Actualités

Haute Couture, Un souffle Dior

Focus

Dans l’atelier Tailleur de Rocco Baldassarro, la « main » Dior s’est envolée du côté des fées. Un bloomer d’organza rose Bellini, pareil aux capitules d’une fleur de pissenlit, semble fait pour s’envoler, une blouse de dentelle noire a l’air vaporisé plus que cousu. Construction ondulation : la veste Bar de l’été 2025 laisse entrevoir de part et d’autre de ses hanches renforcées de crin, un plastron détachable ; l’esprit dix-huitième vient chahuter les jardins d’Alice aux pays des merveilles. 155 heures de travail, 10 morceaux de tissu sans compter les basques et les manches, le savoir-faire se soumet à une exigence : « On a besoin de la structure pour garder la forme. Mais si c’est trop raide, on perd la légèreté. Avec le tissu, on progresse step by step.  C’est au feeling. ».  Toute mise au point, tout patronage suppose une étude particulièrement subtile de la forme et des entoilages.  Un dos en laine et soie, un manteau en faille envers satin « armé » intérieurement de taffetas, exigent des heures de patience et de repassage pour être formés, sans que le fer ne lustre ou ne brûle la fibre...C’est sans compter le décatissage préalable au fer et à la vapeur pour fixer les fibres, sinon le tissu rétrécit. Aux jupes montées sur des structures de métal et aux robes boîtes, répondent des blouses arachnéennes de tulle irisé.  « Maria Grazia décide tout, jusqu’aux boutons réalisés à la main. Même quand tout est structuré, elle aime le mouvement… » confirme le premier d’atelier Tailleur. Des papillons noirs se posent aléatoirement sur la résille, le ciel pâle d’une cape se brode de délicates gerbes d blé en raphia. Pas un seul pantalon, les jupes dites « cigales » donnent le ton : « Il faut faire des points, mais l’important est que ça reste toujours vivant… »