Cette programmation éclectique et cosmopolite qui met à l’honneur le sens de la fonction autant que l’imagination, l’art de la coupe et des volumes, alors qu’ici et là, la question de l’identité s’impose en toile de fond de styles associant divers héritages. Pour Bianca Saunders (prix Andam 2021), les racines britanniques autant que jamaïcaines influencent un style nourri de références à la fois masculines, féminines, urbaines. Le parti pris narratif dépasse le cadre des tendances pour s’imposer en mode majeur, avec LAZOSCHMIDL il affirmer à travers des codes revisités, comme celui de pop culture, une expression singulière et haute en couleurs. Créé par Vincent Frédéric Colombo, designer français né en 1990 et élevé à la Guadeloupe, .CR.E.O.L.E. est un « manifeste sur l'héritage de la communauté/diaspora créole et sur ce que nous pourrions devenir à l'avenir. » L’ancrage identitaire tient lieu de socle à l’imagination, le savoir-faire artisanal, à toutes les expérimentations, et l’avenir porte en lui l’héritage d’une mémoire retrouvée. Créé par Adeju Thompson en 2018, Lagos Space Programme explore ainsi la beauté africaine à travers le travail ancestral des fondeurs du Benin, et des teintures naturelles en indigo biologique. La marque a remporté en 2023 l’International Woolmark. « Memory is home », est d’ailleurs le thème retenu par CACHI, un duo franco argentin basé à Paris, pour « réinterpréter les codes de l’artisanat, mêler la richesse des traditions à une vision résolument contemporaine » A la rigueur du costume traditionnel du Gaucho argentin fait écho la pureté de la porcelaine française. Explorer les contrastes, trouver le juste équilibre entre « savoir-faire et innovation », tel est le défi de ce duo qui associe à un travail graphique, à des coupes structurées, des techniques comme la sérigraphie, la broderie ou encore le punch needle. « Ces collaborations révèlent la dimension humaine du processus, à travers un travail minutieux fait main. » précise le duo, qui définit sa collection comme un « hommage à l’amour, à l’artisanat et à l’expression sans frontières ».
Tout garder, tout réinventer, tout transformer…
La passion est omniprésente. Décolorer, élimer, froisser, jouer sur le thème de l’usure pour aller de l’avant, réinventer un passé… Finalistes du 39e Festival International de la Mode d’Hyères en octobre 2024, Victor Koehler et Victoria Baia ont fondé́ LA CAGE lorsqu’ils étaient encore étudiants à l’école Duperré : une garde- robe en laine, lin et soie inspirée par le cinéma des années 90, revisitant les codes des vêtements de cérémonies ou de parades. Inspirée par un groupe de musique imaginaire, la collection de l’hiver 2025 baptisée « Last Tour », donne le ton : « Les pièces de cette collection sont les archives des membres du groupe. Ces looks sont des reliques de leurs concerts, des souvenirs de leur jeunesse, des vêtements dont la valeur sentimentale fait oublier leur état de délabrement, des porte-bonheurs dont ils ne peuvent se séparer. Dans notre démarche, l’usure et la patine font partie du cycle de vie du vêtement et prennent une place centrale dans l’esthétique de nos collections. Chacune de nos pièces est le fruit d’un travail artisanal et d’expérimentations mettant nos vêtements à l’épreuve du temps ».
Une version digitale est également disponible sur invitation avec le soutien de Le New Black et de Grand Shooting à partir du 22 janvier 2025.
