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Lemaire: La ligne fluide

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Il y a comme une forme de grâce à ne pas la revendiquer.  Un hiver qui semble couler de source, entre matières artisanales et tissus techniques, enveloppements, protection et boutonnages. Un podium blanc serpente le show-room de la place des Vosges, et voici que défilent des silhouettes à la fois souples et construites, masculines et féminines, portées par l’aisance de ces vêtements qui s’ajustent dans l’espace, sans le contraindre. Éloquence du silence, monochromes intenses, sentiment que la journée peut s’étirer jusqu’à la nuit.  Vastes manteaux peignoirs, vestes canadiennes, duffle-coat, le moelleux et le craquant se disputent une palette d’ombres, de gris, de taupe, dans un savant jeu de correspondances entre le vêtement de travail et celui qui justement s’en affranchit. Un petit raté sur les souliers à talon liège ? Mais rien n’est plus difficile sans doute que cet « easy » là, magnifiant quinze ans de complicité entre Christophe Lemaire, et Sarah Linh Tran, comme un éloge de la durée dans un monde soumis à l’urgence.