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Mikimoto, le savoir-faire magistral de la perle

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Ce mardi 25 janvier, la Maison Mikimoto dévoile sa nouvelle collection de Haute Joaillerie lors de la Semaine de la Haute Couture. Guidée par les préceptes de son fondateur Kokichi Mikimoto, inventeur de la perle de culture, la Maison poursuit sa quête du beau et de l’excellence, fruit d’un artisanat d'exception.

Place Vendôme, cœur battant de la haute joaillerie, se tient la boutique parisienne de la Maison Mikimoto. Chaque pièce exposée dans cet écrin aux murs nacrés témoigne d’un savoir-faire minutieux et de la qualité exceptionnelle des perles qui les composent. « Nous ne gardons que les perles les plus belles, soit moins de 10% de toutes les perles récoltées », explique Flaviène Barbier, directrice générale de la Maison depuis 1997. Passionnée, elle a d’abord fait ses gammes chez les grands noms de la joaillerie avant de reprendre les rênes de la Maison Mikimoto, « la plus grande », précise-t-elle en souriant. « Kochiki Mikimoto, fondateur de la Maison, a œuvré pendant trente ans avant de réussir à cultiver la première perle de culture semi-sphérique en 1893. » Pionnier, il dépose alors « le premier brevet biologique au monde ! », ensuite repris à tort et à travers. « Monsieur Mikimoto a acheté les perles de mauvaise qualité et les a brûlées sur la place publique », raconte Flaviène Barbier. L’exigence de la perfection est un pilier essentiel de la Maison depuis sa fondation. Aujourd’hui encore, le tri minutieux des perles récoltées en est un exemple flagrant : « Les perles que nous gardons doivent être totalement rondes, sans marques, sans défauts. Les perles de culture aux formes variées sont aussi d’une grande valeur. Seule l’œil humain peut apprécier, la nacre, le lustre des perles Mikimoto », précise-t-elle.

 

« La perle, c’est une éducation. Comme on s’éduque à d’autres arts, on s’éduque à la beauté.»

 

Intitulée « The Bows », la nouvelle collection Haute Joaillerie de la Maison célèbre l'élégance sophistiquée des nœuds et du ruban, véritables points d'orgue dans l'univers de la Haute Couture. « Le nœud et le ruban représentent l’élégance », souligne Flaviène Barbier. Le nœud est synonyme de prestige, mais aussi de créativité libre, de l’apparat de la Cour au symbole d’émancipation féminine qu’en a fait Yves Saint Laurent, à l’extravagance et à la créativité tourbillonnante de John Galliano chez Christian Dior. Ce thème fait également écho au nœud méticuleusement intégré entre chaque perle d’un collier Mikimoto, symbole d'un savoir-faire exceptionnel et d'une tradition artisanale.

 

« À Tokyo, une trentaine de designers collaborent dans les ateliers Mikimoto pour donner vie à ces créations uniques. Un grand travail de recherche a été mené sur des dessins art déco de nos archives, qui ont été retravaillés afin que ces créations deviennent iconiques », explique Flaviène Barbier. « Ce ne sont que des pièces uniques. Les pierres de couleur, car il y a aussi des pierres, précise-t-elle en souriant, sont uniques. » Les pièces sont fabriquées dans les ateliers Mikimoto  au Japon. Habituellement, la Maison présente ses collections de Haute Joaillerie dans sa boutique. Cette saison, les pièces traverseront la place Vendôme pour s’exposer à l’Hôtel d’Évreux, sur invitation. « Les pièces sont d’abord exposées à Paris puis une seconde présentation se tiendra à Tokyo. »

 

« C’est l’œil, c’est la main. L’intelligence artificielle aura du mal chez nous. »

 

Dans les coulisses de la place Vendôme, des mains expertes sont à l'œuvre. Rachid Jammoua, affectueusement surnommé ‘Monsieur Rachid’, « notre artiste », comme le présente Flaviène Barbier, incarne et magnifie ce savoir-faire depuis plus de trente ans, avec une précision et une dextérité désormais légendaire. Rachid Jammoua « peut enfiler un collier en 20 minutes qui nécessite habituellement deux heures pour des mains moins expertes. » Son apprentissage a débuté sous la tutelle du vénérable Suzuki-san, une formation qui l'a mené aux États-Unis et au Japon pour parfaire ses techniques. « Je n’utilise pas d’aiguille. J’enduis le fil d’un mélange de colle, et j’enfile ». Un savoir-faire exceptionnel qu’il est le seul à Paris à maitriser avec autant d’agilité. Il commence à transmettre « depuis quatre ans, bien qu'il reste le seul à ajuster les colliers sur les clients. » Un artisan exceptionnel au grand sourire. « Ça me calme », confie-t-il. Les habitués de la Maison le connaissent bien. « Les clients demandent ‘Monsieur Rachid est là ?’. Je suis très admirative de son travail. Il fait sans faire », dit Flaviène Barbier, en regardant Rachid Jammoua d’un air complice. « C’est l’œil, c’est la main. L’intelligence artificielle aura du mal chez nous », conclut-elle.

 

« La perle est un vrai danger. Quand on commence, il est difficile de s’en passer. »

 

« C’est très intime, la perle. Elle se réchauffe au contact de la peau, puis se refroidit lorsqu’elle n’est pas portée. On se blottit contre elle. » explique Flaviène Barbier. Chez Mikimoto, chaque perle est bien plus qu'un bijou : c'est un héritage, une tradition transmise de génération en génération. « Il faut faire attention au parfum. Mais lorsqu’une jeune fille hérite des perles de sa mère, elle en prend grand soin », explique-t-elle. La Maison traverse les époques avec élégance et sobriété. « Notre clientèle n’a pas besoin d’esbroufe. Lorsqu’on connait notre savoir-faire et notre exigence, il n'est pas nécessaire d’en faire plus, » précise-t-elle.

 

Dans l'univers de la haute joaillerie, Mikimoto se distingue comme gardien des trésors de la mer. Derrière chaque création se trouvent des artisans dévoués et passionnés comme Rachid Jammoua, dont le savoir-faire exceptionnel magnifie des matériaux exceptionnels. La reconnaissance internationale accordée à Mikimoto est manifeste : « D'autres boutiques de la place Vendôme dirigent parfois leurs clients intéressés par les perles vers notre boutique. Il arrive même que les vendeuses accompagnent personnellement les clients jusqu'à notre porte. C’est la perle Mikimoto. »