Haut les mains : Etudes
En mode utilitaire
« On cherchait un nom pour exprimer notre façon de travailler, la recherche, l’expérimentation, le développement autour de thèmes. Dix ans plus tard, chacun des rôles différents, on sait ce que chacun doit faire, on a toujours approché le travail de la mode de manière globale, nous sommes proches du monde de l’architecture, de la musique, qu’il s’agisse de collaborations avec des artistes, ou de l’édition des livres. José (Larmali) travaille sur les collections, moi sur l’image et sur les projets périphériques, Jérémy (Egry) est le pont entre le deux » explique Aurélien Arbet, casquette et veste worker.
« Notre nomination chez Aigle en octobre 2020, a renforcé notre point de vue. Nous étions plus tournés vers le streetwear, on a réorienté notre imaginaire autour d’un travail lié à la nature, à l’extérieur. Chaque collection développe une couleur, une nouvelle histoire, on les numérote : pour Études 21, le point de départ est la périphérie, la petite ceinture, ce cercle de 33 km qui entoure Paris, une zone transitoire où les couleurs, les matières, la végétation, l’architecture, nous ont poussé à revisiter un vestiaire utilitaire en « tailoring . Il y a un réel savoir-faire dans les vestes de cheminots, les capes de protection, qui étaient extrêmement bien dessinées avec une « vraie main ». On est dans un équilibre entre des matières sophistiquées des laines froides, des popelines et des textures plus brutes, qui évoquent des bâches de coton.
José a les mains proches du tissu, moi j’ai fait les Beaux-Arts, ma formation est plus conceptuelle, Jérémy a fait des études de graphisme, ce sont les mains à travers l’écran, ou la souris. Nous nous sommes rencontrés en faisant des graffiti. On pratique la photographie, on manipule des papiers, des couvertures, on achète beaucoup de livres, on use volontairement certaines pièces, on rajoute de la Javel, on les teint, on use, on frotte, on rajoute des tâches de peintures, des patches. Les mannequins défileront sur des rails. Dans le vêtement, ce que nous nous aimons, c’est l’idée du temps. »