Haut les mains : Davide Marello (Davi Paris)
Les gestes d’un conteur
Des mains fines, déliées. Celles qui tiennent le pinceau autant que la machine à pasta, créent des ombres et soulèvent des orages d’aquarelle. A la tête de sa propre maison, Davi, Davide Marello a choisi un hôtel particulier du dix-huitième siècle pour présenter son « déjeuner sur l’herbe ». Il s’agit d’une auberge de jeunesse située à deux pas du musée Gustave Moreau. Né à Asti, dans le Piémont, lui-même semble surgi d’une nouvelle Athènes. Il voulait devenir restaurateur de tableaux. Et c’est en peintre des sentiments qu’il définit chaque silhouette, traçant ses imprimés al dente, qui deviendront des chemises, des pulls, des vestes. Il faut l’écouter parler de la manière de créer un vêtement, là où justement « dessiner, c’est révéler la lumière sur un objet, qu’il s’agisse d’une statue, d’une fleur, d’un corps. C’est comprendre comment la lumière tourne, et comment le tissu tombe ». Quand il était petit, ses mains remplaçaient les mots. Il s’est toujours mieux exprimé en dessinant qu’en parlant. Aujourd’hui c’est dans un français impeccable que cet esthète sait définir ses obsessions, comme « construire la géométrie avec les couleurs, les formes ». Après quatre ans ans chez Giorgio Armani, où il dit avoir appris « l’aisance dans la structure », neuf chez Gucci, Davide Marello poursuit son voyage. « Faire des vêtements, c’est une manière de communiquer des émotions, de raconter des histoires. ».