Haut les mains : Charles de Vilmorin
AU DOIGT ET A L’ŒIL
« Tout part du dessin, toujours. Je ne peux pas imaginer une collection sans. Je dessine tous les jours. C’est une forme d’écriture. Maintenant, quand je dessine une silhouette il y a un toujours un côté illustration, mais ce sont des vrais vêtements. Chez Rochas, j’ai découvert un autre univers : celui des ateliers, des modélistes avec lesquels je discute afin que je puisse revoir les toiles, pour les redécouper, les modifier, sans avoir à me retrouver face à un prototype fini. Un dialogue s’engage, une relation se construit. Elle est basée sur la confiance. J’ai toujours besoin de toucher. Je dessine tous les motifs, tous les imprimés, les placements, les broderies. J’aime jouer avec le tissu, sentir la main d’une mousseline plissée, comme celle d’un velours dévoré, d’un taffetas un peu craquant. Dans un dessin, j’essaie de donner l’esprit du mouvement, l’allure. Après il y a des contraintes, des choses qu’on doit revoir pour la commercialisation. Quand je dessine une silhouette abstraite, un corps sur une silhouette qui n’existe pas, je fais en sorte d’avoir à côté un dessin technique. Mon dessin est à la fois libre et contrôlé en même temps. Je dessine à l’encre et au crayon de couleur. Depuis un an, j’ai découvert le dessin à l’IPAD. Je l’avais acheté pour dessiner partout, sans avoir à déballer le matériel et parce que je voyage de plus en plus. Mais depuis quelques mois, j’arrive à m’amuser créativement. »