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DRESSING THE SOUL - Iris Van Herpen

Interviews, Inspirations, Focus

« Entre l'humain et le non-humain, le rêve et la réalité  », me dit Miss Fame, devant l’une des installations d’Iris Van Herpen. Il y a une forme d’enchantement, de sentiment, de grâce, à entrer dans l’univers d’Iris Van Herpen. La matière se soumet à tous les rêves, les vagues, le ciel, les nuages, forment l’écrin organique de cette haute couture qui habille la tête autant que le corps. « Je pouvais voir l'approche interdisciplinaire dans l'ensemble de mon travail, mais il me manquait quelque chose qui avait toujours fait partie de moi : mon amour de la sculpture et de la peinture », explique van Herpen, attachée à retrouver dans la danse, la mécanique de tous les fluides tissés. 

 

C’est comme si des fouilles néo-antiques se remettaient à onduler, nous entraînant dans leur odyssée. Ainsi en va-t-il de cette présentation en forme d’Hybrid Show, mis en musique par Salvador Breed : à son image, les mannequins échappées du cadre, dansent, immobiles, en suspension dans l’espace. Sur le thème « Ancient Ancestors » ou « Unfolding Time », la réalité se dilate, immatériellement sublimée par des effets de plissages en 3D, des vagues célestes, un souffle cousu main. Ce sont des robes, ce sont des sculptures harmonieusement moulées sur la peau, araignées tissant leur toile dans la lune, chimères translucides, sirènes arachnéennes ; elles voisinent avec des panneaux de tulle en relief, mettant en relief à la fois l’innovation et l’inspiration poétique dans l’artisanat, et bien sûr la nature. C’est dans son propre jardin qu’Iris Van Herpen est allée chercher la lumière, dépassant une nouvelle fois son propre univers pour trouver du côté de l’architecture, de l’espace, de la mer, de l’art et de la danse, la magie d’une fusion. Aussi universelle que singulière.

 

« Depuis longtemps, je m'efforce d'élargir la perception qu'ont les gens de la symbiose entre la mode et l'art. C'est la prochaine étape naturelle pour moi de montrer vraiment ce que je veux dire », dit-elle, comparant son processus préféré de moulage, ou drapé directement sur le mannequin, à de la sculpture. « Même si nous appelons une pratique "haute couture" et l'autre "art", pour moi, il s'agit d'un seul et même univers. »

 

Laurence Benaïm