Collection Haute Couture Printemps-Été 2025 de CHANEL

La couleur : à travers des jeux d’association subtils et audacieux, le Studio de création rend hommage avec cette collection Haute Couture à un aspect central de l’œuvre de Gabrielle Chanel. Par son emploi radical du noir, la couturière a opéré une révolution esthétique majeure. Grande coloriste, elle a travaillé toutes les couleurs du spectre, des noirs aux blancs, des pastels les plus doux aux tons les plus vifs.

Au centre de la nef du Grand Palais, le parcours du défilé formé d’un double C dessine le symbole de l’infini. Infinie excellence de la Haute Couture, dont CHANEL est aujourd’hui la plus ancienne Maison en activité. Pensée par le scénographe-designer WilloPerron, la structure évoque le cercle chromatique que le Studio de création a choisi de réinterpréter. En collaboration avec Michel Gaubert, la partition originale du défilé revient au compositeur Gustave Rudman.

Blanc, pastels, tons vifs, bleu nuit et noir : la progression de la collection suit un cycle complet du jour et de la nuit. Des premières lueurs du jour aux scintillements du firmament, un scénario chromatique qui commence à l’aube et redémarre après la nuit. S’y succèdent un ensemble façon pyjama en crêpe de soie aux couleurs de l’aurore, un tailleur en tweed jaune soleil, une robe en tweed lilas à plis creux, un tailleur en tweed blanc et noir peint et rebrodé. Plus loin, un manteau rose-orangé sur une robe en jacquard violet et un tailleur robe mimosa à volants rose pâle. Les souliers à brides suivent la même logique. Plats ou à talons, leur gamme de couleur passe par le bleu ciel, le parme, le blanc ou le crème.

Tweeds, poches, galons, doublures assorties à la blouse – elle-même attachée parfois à la jupe pour un tomber remarquable – ou encore boutons précieux : les marqueurs de l’allure de CHANEL sont ici sublimés. Dans un jeu de chocs chromatiques et de contrastes d’une grande gaieté, les doublures sont en satin mordoré, rose, vert, jaune, bleu roi ou violet ; les galons, graphiques, multicolores ou brodés de petites fleurs. Les boutons en cristal de roche, métal et strass se métamorphosent pour leur part en lune, soleil, fleurs de camélia. Astres lunaire et solaire que l’on retrouve sur les ceintures en velours noir, rappel de l’importance du noir pour la Maison.

Tour à tour courtes et longues, les robes sont aussi les deux à la fois. La délicatesse de leur étoffe autorise des jeux virtuoses de proportions. Aériennes et brodées, volantées, plissées, elles expriment toute la technique et le raffinement de la Haute Couture. Robe poussière d’étoiles, robe rouge brodée en mousseline, robe chemise à plastron plissé jaune pâle en double satin, longue cape bleu ciel bouffante, robe blanche pailletée avec manteau en tweed champagne, la collection prend par endroits des airs de conte. Par un travail de la matière tout en légèreté et un subtil jeu de trompe-l’œil, dentelles peintes et mousselines brodées réhaussées de halos de couleur donnent l’illusion parfaite du tweed. Un imaginaire onirique et théâtral auquel la Haute Couture donne corps et forme.

Manifeste du beau et discipline d’excellence, la Haute Couture de CHANEL – qui fête cette année ses 110 ans d’existence – offre au studio un espace de création illimité. D’une intense précision et d’une grande liberté, la collection Haute Couture Printemps-Été 2025 en véhicule les valeurs et explore les codes de la Maison. « Le confort a des formes. L’amour a des couleurs »* résumait Gabrielle Chanel.

* © Edmonde Charles-Roux, Le Temps Chanel ©Éditions de la Martinière