Ernest W. Baker behind the scenes
Un cerveau et quatre mains
Ce pourrait être un banquier de Manhattan, un détective de Dashell Hammett, ou un agent secret de John le Carré. On l’imagine en pleine guerre froide, retrouvant son premier amour dans Berlin Est, avec ses pardessus sombres, ses impeccables costumes couleur de caviar et de désert mêlés, ces ganses de cuir chocolat. Restent ces bagues, ces sacs de voyage en vrai faux vison, et tout ce qui donne une allure à un nom. « 1 cerveau et quatre mains » disent-ils avec pudeur. Ernest W. Baker, c’est une griffe, créée il y a 5 ans, par Reid Baker, américain et Ines Amorim, portugaise. De ce jeu à quatre mains a surgi un monde, une manière de réinterpréter le passé, entre le tailoring à la Mad Men, le chic européen et les grands espaces de l’Ouest. Il suffit de les voir épousseter ces santiags vernies comme des derbies de gala, effleurer cette chemise de Davy Crockett coupée dans une impeccable gabardine sable, pour comprendre une passion sans doute liée à un double héritage, dont celui d’un élégant grand père à Détroit. Ressentir avec eux tout ce qui a séduit Corso Como à Milan, Dover Street Market, SSENSE et United Arrows. Sens des détails, broderies al dente, gilets tricotés aux brins de maille arrondis un par un à la main, révèlent une fabrication parfaite made in Portugal. Et recomposent un bouquet de sensations où le rouge, le camel et le noir sont rois. L’un.a étudié à Milan à la Domus Académy, travaillé à Londres chez Wooyoung Mi, l’autre chez Haider Ackermann. Le monde est entre leurs mains.