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Hauts les mains : Georg Lux (Leonard)

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GEORG LUX 

PARTITION LAGON

Entrée dans le giron de son partenaire japonais Sankyo Seiko (qui possède également la marque Daks London), Leonard se réinvente dans la fantaisie et la rigueur au cœur d’un hôtel particulier du seizième arrondissement.  Avec pour nouveau chef d’orchestre Georg Lux, né à Berlin il y a trente-sept ans, amoureux depuis toujours des fleurs et des imprimés qu’il se plait à faire éclore sur la page blanche. Entré dans la maison en 2020, il présente son premier défilé physique cette saison. De l’imprimé « Cooptic » aux rosaces traitées en surimpression sur du boutis blanc, la croisière joue les prolongations. « Je ne peux pas imaginer dessiner autrement que sur du papier. C’est mon cerveau qui guide ma main. Je donne des touches au feutre, mais je préfère les crayons de couleur, ils permettent de jouer avec l’intensité de chaque teinte. Et puis, j’aime entendre le bruit de la soie, ce sont comme des feuilles tropicales dans le vent… ».

Lagoon, tel est le nom de la collection présentée à Paris, au Palais de Tokyo, par ce petit fils de pasteur, qui n’hésite pas à rêver les vacances de la princesse Margaret aux îles Moustique. Une grande robe vaporeuse n’a pas exigé moins de douze mètres de tissu. Tout vole, tout sourit, et le soleil brille. Avec un trésor d’archives (5000 dessins, 2000 robes depuis la création de la maison, en 1958), Leonard se prête naturellement aux exercices de style chromatiques dont trois dessinatrices reproduisent les camaïeux explosifs : « La main Leonard, c’est de savoir faire une fleur avec un dégradé de couleur, le fameux poudré. C’est le jersey de soie sur lequel on imprime au cadre des motifs (25 couleurs, jamais plus) » De macramés en broderies de raphia, de broderies anglaises en fleurs de paradis, l’histoire s’écrit aussi à l’encre sympathique.  « Je suis né à Berlin Est. La mode, on la lisait dans les magazines que l’autre partie de la famille, nous envoyait de l’Ouest. Je dois à une amie de ma mère, Joséphine Edle Von Krepl de m’avoir communiqué sa passion. Elle possédait la première boutique privée de mode de la ville. » Avec Georg Lux, un rêve prend vie, la main sur le cœur.