SPHERE Paris Fashion Week® Showroom: Laboratoire d'expressions

De Lucille Thievre à Maîtrepierre, de Paolina Russo, à Sevali, ils sont dix cette saison à présenter leur collection au Palais de Tokyo. Avec Charles de Vilmorin, l’imprimé est devenu un dessin néo expressionniste réalisé à la main, son totem-signature. Avec Fiorentina Leitner, l’invitation au rêve se trouve sublimée par une palette en fleurs éco responsable, le titre « 2 cool for school » annonce cette récréation hivernale, inspirée par la série DANDADAN, un manga écrit et illustré par Yukinobu Tatsu : croire aux fantômes ou aux extraterrestres, telle est la question…

« Un jardin imaginaire », c’est ainsi que Lora Sonney, finaliste du Festival de Hyères en 2022, et lauréate du Prix AMIX IFM 2023 définit son territoire d’inspirations. « Mes créations naissent de mon enfance dans ma région du Jura, entre forêts de sapins, lacs, étangs et, bien sûr, le jardin ! 

Sphère est donc plus que jamais au rendez-vous de l’imaginaire et de la technique : « Je développe un vestiaire complet d’accessoires et de vêtements colorés et optimistes, mêlant mes inspirations très utilitaires à mon obsession pour la matière. J’aime jouer avec le trompe-l’œil, créer de la surprise, notamment grâce à ma matière développée à partir d’un outil de jardin. C’est comme une seconde peau : j’explore l’idée de camoufler, protéger, rendre imperméable… ou au contraire, de détourner ces fonctions.» 

Même le grand froid est un prétexte aux défis ludiques. Quand Lora Sonney imagine un trench coat en mohair « léger comme un nuage », Victor Wainsanto, -présent pour la seconde fois à Sphère-, a imaginé un vestiaire découlant de son défilé présenté en amont, et baptisé « Les givrées » : « Pendant le show, j’aime mettre en scène la narration. Au show-room, la thématique s’efface pour proposer un univers plus posé de la marque.  D’où cette gamme de simili cuir brossés qui évoquent du givre, de pièces ouatinées, « avec du matelassage pour avoir cette idée de couette ». 

Sphère présente pour la première fois le travail de Vautrait, un immense talent aux débuts très prometteurs, et dont la maîtrise, dans le travail de la coupe, des drapés, du tailoring, ouvre un nouveau champ de possibles. En septembre dernier, , la marque intègre le Calendrier Officiel de la Paris Fashion Week®. La même année, elle s’impose demi-finaliste du LVMH Prize. 

La mode et le savoir faire comme une alternative à l’IA ? Sans doute.  « Lorsque j'ai créé cette collection, j'ai compris qu'il n'y avait pas de fin. C'est peut-être pour cette raison qu'une collection succède toujours à une autre - il n'y a jamais de ligne d'arrivée, jamais. En ce sens, la mode s'oppose à la technologie ou à la science. Elle ressemble à un agent transportant un secret dans une valise - un secret auquel il ne peut accéder.

La narration revient au goût du jour, dopée par « la mémoire du futur », le thème choisi par Marco Rambaldi : « Parfois, on crochète, on saute un point, on doit tout défaire, et on a l'impression d'entendre le rire de sa grand-mère. Parfois, vous n'aimez pas vraiment cette robe, mais vous vous souvenez avec qui vous l'avez achetée, et lorsque vous la portez, vous souriez au miroir. Parfois, il semble que personne ne comprenne ce que vous ressentez, à l'exception de cette personne dont vous pouvez réciter le numéro par cœur. Et parfois, vous pleurez seul dans la voiture, en souriant, tandis que la radio diffuse la première chanson que vous avez chantée ensemble. La collection FW25 vous est dédiée ».