AMI PRINTEMPS-ÉTÉ 2025
PLEIN SOLEIL
Au 288 boulevard Saint-Germain, le lieu choisi est une banque désaffectée promise à devenir un hôtel. Pas de décor, une lumière légèrement poudrée. C’est une collection qui se regarde, qui se vit comme un après-midi rêvé à Paris, entre deux rives, là où un vent léger caresse les pierres de Lutèce, un après-midi de terrasse et d’envies d’ailleurs ; un week-end à Rome ou une échappée belle à Wesport ? C’est peut-être le plus tendre de tous les défilés d’AMI, jupons plissés et chemises blanches, cinémathèque d’instants à fleur de peau, une villa blanche, une palette d’épices rive gauche, des vareuses tee-shirt, une redingote vert olive portées avec des nu-pieds, des carreaux surdimensionnés et des strictes proportions, du rouge à la place du lipstick. Une nonchalance contrôlée, chemises à plastron beurre frais, loafers pantoufles et démarche assurée par Vittoria Ceretti, Audrey Marnay, Mona Tougaard, Aymeline Valade, Malick Bodian, Clément Chabernaud, Jeanne Cadieu et Leon Dame, qui se croisent comme des voisins de cabine, à bord d’une traversée sur le pont d’un navire imaginaire, mais très solidement armé, dans le lit du vent, de la Seine à l’East River.
Mais rien d’uniformément wasp, la séduction se révèle dans des jeux d’ombre sur la peau, ces ouvertures, ces fentes, cette ligne en liberté. E la nave va, comme la suite live du film réalisé par Dominique Miceli, qui consacre Alexandre Mattiussi comme le petit prince de ce nouveau easy chic à la française, dans le sillage d’Hermès et de Celine.
Laurence Benaïm