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Burç Akyol - Best of Love

Focus

Burç Akyol se confie à Laurence Benaïm sur ses références et son état d’esprit à l’approche de son défilé qui ouvre la Paris Fashion Week®.

« 7ème collection, 4ème défilé, et le second pendant la Fashion Week. Ce n’est pas un retour aux sources, elles sont trop. C’est polir ses piliers. Les regarder avec honnêteté. Parler du beau à offrir.  Mettre en abyme mes tripes, tout ce qui me tient le plus à cœur. Il y a beaucoup de silhouettes construites, mais avec un élément drapé qui vient arrondir le mouvement. L’Orient devient réel, il est plus intrinsèque. 

 

Pourquoi Dreux ? Parce que c’est la ville d’où je viens, ayant grandi parmi toutes les communautés, de la turque à la marocaine en passant par la pakistanaise. Dans cette périphérie, on s’entraidait, il y avait quelque chose de l’ordre d’une histoire commune. Il se trouve que l’École Berçot a fermé : j’ai rencontré une étudiante également née à Dreux, et qui se retrouve sans convention de stage. Elle a tous les rêves, mais pas les codes.  Tous les lundis soir, j’essaie de la guider. Je la prendrai en stage pour qu’elle puisse avancer. Je vois à quel point nos ressemblances sont communes. On arrive avec une plaie ouverte, mais on est prêt à tout prendre. 

 

Made in Dreux, c’est mon père tailleur. Cette adversité a créé du beau, et plus encore de la niaque. J’ai une résilience très profonde. 

 

Que sont devenues mes références pilier ? C’est un Best of Love, les compils des meilleures chansons d’amour, du Simon and Garfunkel, du Maria Carey, W Houston, Elton John, Billy Joel, c’est comme une promenade de l’époque, j’avais envie de m’imprégner de ces émotions ressenties dans mon walkman. C’est la bande-son preview du défilé. Pour le show, je travaille avec le groupe Legacy. Il y a trente looks. Le noir se laisse éclairé par des touches de couleur, à commencer par du rose bougainvillée. La sophistication est toujours là, mais j’essaie de la décliner dans le quotidien, à travers un exclusive day wear : un blouson plus chaleureux coupé dans une matière inattendue, un pantalon cargo mais dans un magnifique grain de poudre. 

 

Je suis un designer français, mon identité est parisienne. On va accepter qu’il y ait plus de facettes. L’important c’est tenir son métier en mains. Broder le ciel pour ceux qui le regardent. Ajouter de la poésie à la discipline. Rester fort dans l’adversité. Retrouver le c cédille de mon prénom. Tout est là, à l’image de ce message inscrit sur ce pantalon de yoga: ‘I know you are tired, but come this is a way’ . Il s’agit là d’envoyer un message d’espoir,  de rester fort dans l’adversité.”

 

Cet article a été légèrement modifié.