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Pierre Cardin, Mode, Mythe, Modernité

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COUSU MAIN 

« Des mains puissantes qui rappelaient ses origines terriennes. Né dans la Vénétie, Pierre Cardin est issu d’une famille d’agriculteurs… » C’est avec émotion que Jean Pascal Hesse, directeur de la communication de la maison Pierre Cardin, raconte l’extraordinaire destin de « ce petit garçon issu d’un milieu modeste et fragile, arrivé d’Italien à l’âge de 2 ans dans les années vingt », et « qui a régné sur la mode et la couture avec talent, pendant sept décennies ». A l’occasion des cent ans de la naissance du couturier, son dernier livre, Pierre Cardin, Mode, Mythe, Modernité, signé avec la complicité de Pierre Pelegry, (Flammarion), est sans doute la publication la plus intimiste jamais réalisée au sujet de cet « ajusteur et coupeur de génie », -qui fut le premier employé de Christian Dior-. Dans ses mains donc, « un exceptionnel savoir-faire technique et une science de la construction inégalée ». Au fil des deux cent cinquante pages, superbement annoncées par une couverture signée Norman Parkinson, on y découvre d’ailleurs beaucoup de documents, où les mains apparaissent en majesté. Mains gantées de noir de la première collection de Pierre Cardin (printemps été 1953), mains de l’homme qui savait autant couper que dessiner, et dont tous les employés attendaient la signature, à la fin de chaque mois, car les chèques, c’était lui et personne d’autre. On découvre un homme brossé avec l’élégance du cœur par un collaborateur soucieux de célébrer le maître autant que l’amoureux de Jeanne Moreau, le solitaire épris de perfection. « Dans mon bureau de l’avenue de Marigny, au mur, un portrait de Pierre Cardin, photographié par Roland de Vassal (…) me regarde. On sent dans son regard la force du talent, de l’audace. Il est là. C’est un patron, mais aussi un créateur, un visionnaire ». Loin de tous les clichés sur l’homme-lune, le citoyen planétaire aux robes soucoupes et aux ceintures cibles, Pierre Cardin apparait, cousu main.