Hermès, Le dessin du temps

Habiter le temps. Celui que propose Véronique Nichanian, directrice artistique du prêt à porter masculin d’Hermès se déploie du côté de la matière et des lignes, d’une réalité sublimée par des textures, une vision, une palette, du brun aux prunoir, du galet à la sanguine, qui donnent à ces mannequins une aisance particulière. Les murs du Palais Iena semblent s’ouvrir, tout vit, tout respire.  Comme si, dans ces surchemises et blousons à bords côtes en cerf, ce manteau en teddy de mohair, c’est justement ce temps, qui s’arrondissait, en même temps que ces formes faites pour résister avec élégance au froid : parkas en serge émerisée déperlante doublée d’un plaid détachable (le rêve !), pulls en cachemire dans lesquels on voudrait se rouler… Et c’est le contraste entre la courbe, -celle des cagoules, des sweatshirts aux détails « toilovent » -, et de la tenue, -celle des pantalons en gabardine et drill de coton stretch, de ces manteaux dont le col prolonge la boutonnière- qui crée cette allure si juste, un tailoring tempéré de romantisme.  « Le style n’abandonne rien à la fonction » assure Véronique Nichanian. A ce confort au millimètre, fait écho un graphisme tout en retenue, manteaux droits, magnifiques costumes croisés de velours, qui ajoute à cette échappée belle une touche urbaine et dandy, comme un trait sur la page blanche de 2025, année du dessin chez Hermès.