Haut les mains : Hermès
La chemise sur mesure Hermès
Points mains
13 points de mesure, 14 modèles de cols, 13 modèles de poignets, 5 de poches… La chemise sur mesure Hermès, c’est une palette de 300 tissus exclusifs dessinés en amont au studio, ce sont des broderies et des boutonnières faites à la main, sachant qu’il est possible de choisir la typographie, la taille des lettres, la couleur des fils, des lettres ombrées ou pas, et bien sûr l’emplacement. « Beaucoup de nos clients demandent d’avoir un poignet plus large d’un côté (pour cacher leur montre ou la protéger…) » précise Mireille Leroux, directrice de l’atelier sur mesure Hermès Homme. La main Hermès sait « régler son geste en fonction de la matière » Un geste régulier, précis, digne d’une chorégraphie : « il n’y a pas de tension, la soie, on l’assimilerait à du flou, si on serre trop le fil, la boutonnière ne sera pas régulière. Sur des popelines, des sergés, la main est plus « tailleur », la mécanique s’adapte ». Le rôle de l’atelier commence, le patronage est en papier kraft dans un premier temps, il sera stocké dans des archives pour suivre l’évolution du client, tout est référencé, comme dans une bibliothèque et les tissus sont gardés cinq ans pour remplacer à l’identique les cols ou poignets « fatigués ». Quand il s’agit d’une première commande, Il faut entre une semaine et dix jours pour que la toile reparte en boutique afin d’être essayée, puis six à huit semaines pour la confection. La réalisation d’une chemise varie entre 12 et 18h pour un modèle chemise coton, un poignet mousquetaire exige davantage de boutonnières. 5 carrés de soie 90 cm sont nécessaires pour réaliser une chemise. « Celles-ci exigent plus de temps, dans la mesure où il faut travailler le placement, parfois en proposer plusieurs, pour retrouver la représentation du carré au travers de la chemise. Les surpiqures doivent être transparentes, et le changement de fil est fait point par point, on s’arrête à l’intersection du coloris. Il y a énormément de points mains, on rabat les cols à la main, ainsi que toute l’emmanchure pour qu’elle suive le mouvement du bras, ce sont les détails « égoïstes » évoqués par Véronique Nichanian. Les artisans brodent les boutonnières, le geste est ancré en eux. Nous étoffons nos équipes pour répondre à cette demande croissante. »