Dans les yeux de Maitrepierre
La Maison des Métallos ? C’est la deuxième fois qu’il y défile. « Un espace tout blanc et parfait pour cette collection très colorée et tout en volumes. J’avais besoin d’un white cube pour ne pas perdre les gens ». La thématique ? Le lien entre l’homme et la nature ultra puissante inspiré par Princesse Mononoké, le film d'animation historique de Hayao Miyazaki, (1997). Animisme couture ? Plongée parisienne dans la forêt fantastique nippone ? Le créateur, qui a lancé sa marque en 2019 s’est littéralement projeté dans un futur recomposé. « J’ai eu envie de travailler avec une intelligence artificielle qui a recréé des fleurs, des éléments végétaux qui s’enroulent autour des corps » précise Alphonse Maitrepierre.
« Depuis quatre saisons, on collabore avec un programmeur, ce qu’il l’amuse c’est de créer différents types d’algorithmes. Pour générer les champs, on a entré des lignes de codes, avec des mots très précis, comme quand on courait dans les champs petits. On est venu ajouter des mots qui correspondent à des émotions humaines, de la « beauté » à « nostalgie ». A deux mètres du vêtement, on a l’impression que les fleurs sont très réalistes, et de près, on s’aperçoit qu’elles ne sont pas complètement terminées » précise l’ancien élève de la Cambre (Bruxelles), qui a travaillé chez Jean Paul Gaultier et Acné avant de fonder sa maison en 2019.
« J’ai adoré explorer cette faille sensible ». Et de préciser : « Je suis sans retenue en termes de design et de création. Ma marque s’autofinance grâce en partie à des collaborations, comme avec Desigual. J’aimerais garder la même formule, mais l’installer de façon plus pérenne dans le temps. Notre propos ? Multiplier des aller-retours entre le savoir-faire artisanal et l’univers digital et numérique. J’aime disséquer ce « hype » autour de l’intelligence artificielle pour en saisir le potentiel et les limites. Ma Maison, je la vois comme un labo créatif. »