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Alaïa et Balenciaga – Sculpteurs de la forme

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Carla Sozzani ©Sylvie Delpech

Carla Sozzani commence sa carrière dans le monde de l’édition. En 1979 elle devient rédactrice en chef des numéros spéciaux du Vogue Italia. Quelques années plus tard, elle lance la version italienne du magazine ELLE. En 1991, Carla Sozzani ouvre “10 Corso Como”, un espace unique réunissant mode et design complété par une librairie et un café. Cette nouvelle approche a posé les bases de ce qui est considéré comme le premier “concept store”. En 2016, elle crée la Fondazione Sozzani consacrée à la promotion de la culture à travers la photographie, la mode, les beaux-arts et les arts appliqués. Proche du couturier Azzedine Alaïa, elle devient la présidente de la Fondation Azzedine Alaïa en 2017. La Fondation présente “Alaïa et Balenciaga – Sculpteurs de la forme” dans son espace parisien jusqu’au 3 janvier 2021.


Depuis la disparition de Monsieur Alaïa, vous avez pris la présidence de la Fondation Azzedine Alaïa. Quelles sont les principales missions de cette fondation ?
Depuis plusieurs années Azzedine souhaitait créer une fondation d’intérêt général. Sa vision était très claire. Il s’agissait non seulement de protéger son propre travail mais aussi sa vaste collection de grands maîtres de la couture qu’il avait accumulée tout au long de sa vie. 
Il voulait partager ces trésors avec les jeunes et les générations futures. La Fondation suit sa volonté et a pour objectif de présenter des expositions de son travail en les mettant en parallèle avec les maîtres qu’il a aimés et respectés. Elle développe, également, des programmes éducatifs dans les domaines de la mode et du design. L’une des missions essentielles de la Fondation est d’aider les jeunes créateurs souhaitant approfondir leurs connaissances dans les savoir-faire techniques de la mode. Azzedine a appris toute sa vie pour atteindre la perfection. La transmission de ces gestes artisanaux est au cœur de nos programmes.

Vous présentez une nouvelle version de l’exposition « Alaïa et Balenciaga, sculpteurs de la forme » à Paris. Quels sont pour vous les principaux points communs entre ces deux maîtres de la mode ?
Il y a de nombreux points communs dont la recherche incessante de la perfection dans la coupe et la forme. Ils partagent l’ambition d’être le meilleur, pas pour l’argent ou la gloire mais pour leur travail. Il y a quelque chose de pur, presque religieux, dans leur quête d’intégrité avant tout. 
Ils ont tous les deux travaillé en solitaires. Ils ont tous les deux constamment recherché l’innovation. Ils ont tous les deux voulu rendre les femmes belles en les respectant. Lorsqu’Hubert de Givenchy est venu à la Fondation, quelques semaines après la disparition d’Azzedine, il a fait part de son rêve de faire une exposition réunissant Balenciaga et Alaïa ensemble. Il disait qu’il n’y avait que deux maîtres. C’était un moment touchant considérant ce que Balenciaga représentait pour Givenchy.

Monsieur Alaïa était un avide collectionneur, quel rapport entretenait-il avec sa collection ?
C’était un collectionneur avide depuis ses premiers achats de pièces Balenciaga en 1968. Il collectionna toute sa vie depuis ce moment. Il allait lui-même à des ventes aux enchères, demandait à des amis d’enchérir pour lui, n’abandonnait jamais et enchérissait souvent contre des musées. Sa passion pour collectionner des maîtres illustres ou oubliés de la couture du passé et du présent était guidée par son admiration pour leur travail. Il était fasciné par la créativité et par la perfection des techniques. D’une certaine façon, il souhaitait posséder pour protéger ces trésors de la mode et de la couture.   

Pour plus d’informations : https://fondationazzedinealaia.org/