Un crac boum hue de silhouettes qui associent pantalons tapitouf et manches chambres à air, masques de cuir tapisserie, panthère et camouflage, chapeaux bassine (parmi les best-off créés à l’époque par Stephen Jones), sacs à main à pattes, manteaux à passants hublots qui rappellent dans un clash fluo, les envolées spatiales de Pierre Cardin à l’heure du survivalisme.
La force de Walter Van Beireindonck tient à sa manière de jouer avec tous les codes, tout le vestiaire militaire qu’il détourne avec une verve de bédeiste et la maîtrise d’un maître flamand de la coupe. La poésie est là, qui s’échappe d’une chapka de plumes coquelicot au-dessus d’une capote en drap de laine kaki exhumée d’un surplus couture, un blouson d’où jaillissent des pinces de crabe matelassée. « C’est de l’écriture automatique » assure celui dont la maille est à elle seule un tableau tricoté. « Trouver de la beauté, même dans le chaos » tel est le mantra d’un Walter Van Beirendonck particulièrement inspiré : « I played a Frankensteinian art game with my own mind (…) I found new holes and loop, and hooked in tubes to the deeply Belgian DNA of surrealism”. La réponse de la mode à Magritte : “ La liberté, c'est la possibilité d'être et non l'obligation d'être ».
Chapeau bas.