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Dans les yeux de Pressiat

Focus

Vincent Garnier Pressiat

Night Eyes 

 

Entre bondages et brillances punk, vertiges disco et plumes rebelles, celui qui se définit comme un « oiseau de nuit », garde les yeux ouverts, de jour comme de nuit. « Fight for fluidity », tel est le motto de ce créateur originaire de Besançon qui a lancé sa marque en 2020. 

Si « le noir est la plus joyeuse des couleurs », le crédo non binaire se déploie en majesté dans un studio atelier du huitième arrondissement, dans un rêve de fêtes, entre Pigalle, le Studio 54 et les envolées folklo. 

« Absolument Pressiat » tel est le titre donné à cette collection d’hiver, en hommage à Belle de Jour, et à toutes les Parisiennes « vues » dans les yeux d’une belle étrangère. Voici l’ennui bourgeois sous haute tension, avec jupes fendues et cuissardes, robes en velours dévoré à motifs léopard, casques d’amazone et bibendums de plumes façon « le pigeon s’est écrasé sur la Cadillac ». Ses Cruella rock and roll sont les héritières d’une tradition couture. Son grand-père tailleur, sa mère modéliste lui ont transmis le sens de la coupe et des détails. « J’ai toujours aimé les femmes puissantes, avec des épaules marquées, et la capacité de dire non… »

Le regard de Vincent Garnier Pressiat rend à la nuit sa liberté. Ses complices ne sont autres que Victor Weinsanto ou Michèle Lamy, si la mode est sa passion, il exerce ses talents de photographe, d’artiste, à travers de multiples collages numérisés. « Aujourd’hui, c’est comme s’il y avait des yeux partout. Chacun observe l’autre. La nuit nous affranchit des carcans. » et de conclure : « On continue de se battre pour être visibles. Mais c’est par l’invisibilité qu’on y arrivera ». Autour de son miroir, il a construit un cadre noir calligraphié de signes et d’une question « Qui est la plus folle ? »