Dans les yeux d’Anne Isabella
Anne Isabella Rasmussen
L’art du trompe l’œil
Née à Strasbourg, cette franco-danoise a étudié à Londres à la Central Saint Martins, pour travailler à Paris chez Courrèges pendant un an, et choisir de vivre à Berlin pour suivre son ami, et lancer sa marque. « C’est une ville plus flexible, plus simple pour commencer un projet comme le mien, même si les dynamiques sont en train de changer. »
Son style se nourrit d’images, sa grand-mère au Danemark, une esthétique de l’utopie, une certaine vision du futur intéressant à redécouvrir, et à réinterpréter librement, sans parodie « Ce qui revient toujours ce sont les influences des années soixante, soixante-dix. » assure cette grande admiratrice de Julio Le Parc auquel elle a dédié l’été 2023. « J’aime les jeux optiques, des visuels tour à tour fondants et géométriques. La collection de l’hiver 2023, s’appelle « Ammonite » Cette saison, j’ai un peu exploré le fonds des mers, les plissés, qu’ils soient imprimés ou pas sont inspirés par des coquillages ». Denim piercé, textures métalliques, effets craquelés, maille alvéolée, spirales appliquées, les couleurs naturelles, du beige au brun sont au rendez-vous de l’hiver. « Le confort est important, mais je suis très visuelle. C’est à travers mon regard que je peux explorer de nouvelles techniques, jouer avec des éléments trompe l’œil. ». Une saison donc « plus intuitive, avec des surprises » qui n’est pas étrangère à cette Berlin, offerte « à tous les hasards ».
C’est à la galerie Sator, dans le Marais qu’elle a choisi de présenter sa collection. Ce qu’elle voit en premier dans un vêtement ? « Le col, et le tour du cou. C’est ce qui encadre le visage. Les petites choses, les boutons, leur placement en particulier peuvent tout changer. La mode est l’art du détail. » Elle a introduit cette saison des chaussures. « Un mix de bottes cow boy et de gogo boots » avec des petits talons, « histoire de bien être positionnée sur le sol tout en étant vue et remarquée. »